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L’idéal

Synopsis

Yvan et Gabrielle se retrouvent toujours au même endroit, à la même heure, mais ne savent plus depuis quand. Entre eux, un fil se tend, solide et intangible à la fois : celui des sentiments. Tiendront-ils encore ? Combien de temps ? Longtemps ? Toujours ?

Cette pièce est la sixième création de la compagnie la Kyrielle. Plus personnelle, elle ne contient que le discours amoureux de deux personnages. Elle retrace étape par étape les moments d’une vie, d’une histoire qui, entre fantasmes et réalités, pourrait appartenir à tout un chacun. Cette pièce est associée au livre « États d’âmes », premier jet de Kelly Mézino concernant la thématique.

Note d’intention

« Yvan et Gabrielle reprennent les mécanismes d’écriture que j’ai développé au cours des cinq dernières années, en concentrant cependant davantage les principes d’interactions et de réactions. Je me suis attardée sur la dimension signifiante du langage, en chargeant chaque phrase d’une intention qui, bien que claire, est complexe et nuancée. Les personnages ne cessent de vouloir communiquer, de se comprendre, sans parvenir tout à fait à s’entendre. A deux, les points de vue et réactions se retrouvent donc empreints d’une force, démontrant l’aspect impactant des mots, leur pouvoir, leur force de frappe. J’ai travaillé, pour appuyer sur leur retentissement, la musicalité et le rythme des échanges, en alternant les moments de silence, de dialogues et de logorrhées. »

Cette construction met bien en évidence les allers et retours des volontés des personnages, et permet d’appuyer mon propos : que les relations sont faites de désirs et de peurs, principalement. Dans ce huis-clos hors du temps, le jeu amoureux se fait alors l’écho des contradictions dont nous pouvons tous être remplis. Y sont incarnées par des caractères tenant absolument à s’imposer, des émotions, variables, dérangeantes, intenses.

La pièce est constituée de plusieurs dimensions, inspirées des principes de dualité et de parallélisme. Les personnages pourraient être inversés, leurs mots, échangés. L’écriture, en affirmant les caractères est néanmoins toujours à osciller entre le réel et l’évocation spirituelle, entre la réalité et le fantasme. Ainsi coexistent deux mondes, celui que l’on perçoit, sur une ligne temporelle définie, et celui, invisible, de nos liens aux autres, à l’univers, et, à celui d’Yvan et de Gabrielle.

L’amour me permet dans cette pièce d’évoquer les êtres comme des mondes, et d’expérimenter par le langage une rencontre et une confrontation de tout ce qui se jouer entre deux personnes. Cette histoire, avec les projections que l’on en fait par imagination ou identification est une affaire de vie ou de mort, tant que l’histoire d’un couple indécis. Encore une fois, j’aime l’idée que les propos soient à la fois profonds et banals. Le langage, par l’action qu’il implique, les réactions qu’il suscite, devient un jeu de pouvoir, un moyen d’attirer ou de combattre. Il construit et détruit la réalité, les croyances, le sens, car tour à tour il peut se faire évocateur, constatatif ou performatif, révélant les implicites qu’il contient.

Ainsi, dans cette écriture poétique et quotidienne se retrouve le proverbe bien connu « Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis » ; La langue éclate la logique et la rationalité des échanges, provoque et rend curieux. Tant que les personnages, le lecteur et par la suite le spectateur seront placés dans une véritable posture d’attention et de questionnement, où finalement, ils devront lâcher-prise. Se laisser inspirer, ressentir, rêver.

Distribution

Gabrielle – Kelly Mézino (Doublure : Solène Lossois)
Yvan – Louis Hemet (Doublures : Jibé Bucherre, Kyllian Louette)

  • Inspirations:

    Samuel Beckett, Racine, Marguerite Duras, Balzac.

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